Nanotubes de carbone en détail:
Les nanotubes de carbone sont une forme de structure
cristalline du carbone proche des fullerènes. Ils sont un des
premiers produits industriels du domaine des nanotechnologies.
Les fullerènes ont été découverts en 1985 par Harold Kroto, Robert Curl
et Richard Smalley (ils ont obtenu collectivement le prix Nobel de
chimie en 1996 pour leurs travaux sur les fullerènes).
En 1990, Wolfgang Kraetschmer et Don Huffman
découvrent un procédé permettant de synthétiser des quantités
importantes de fullerènes, permettant à la recherche de travailler sur
des échantillons plus significatifs.
Les nanotubes eux-mêmes ont été découverts en 1991 par Sumio Iijima.
Ils sont obtenus par évaporation de carbone (du graphite, le
plus souvent) avec un arc électrique dans une atmosphère
d'hélium. Dans les premiers temps, la haute température
(jusqu'à 6000°C) nécessaire au procédé
ne permettait pas d'obtenir en
grande quantité un matériau exploitable (les nanotubes
ont tendance à
fondre partiellement et à s'agglutiner), mais la mise au point
d'autres
techniques à partir de 1992, comme l'adjonction de métaux
catalyseurs durant la réaction, ou l'évaporation au
laser, permit de faire baisser la température de la
réaction à 1 200°C.
En juin 2005, des chercheurs du Nanotech
Institute de l'université de Dallas (Texas, États-Unis
d'Amérique) et de laCommonwealth Scientific and Industrial
Research Organisation (Csiro, Australie) sous la houlette de Mei Zhang
ont publié un article dans la revue Science
indiquant qu'ils avaient mis au point une méthode permettant de
produire un à sept mètres par minute de nanotubes de quelques
centimètres de large et quelques dizaines de nanomètres d'épaisseur. Ce
processus devrait permettre de faire tomber la principale barrière à la
mise en application de cette matière qui pourra participer à
l'émergence rapide de nouveaux produits finis.
Structure
Il existe deux types de nanotubes de carbone :
- les nanotubes de carbone monofeuillets, en anglais Single Wall Carbon Nanotubes (SWNT)
- les nanotubes de carbone multifeuillets, en anglais Multi Wall Carbon Nanotubes (MWNT)
Nanotubes de carbone monofeuillets (SWNT)
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Animation d'un nanotube de carbone monofeuillet |
La structure d'un nanotube de carbone monofeuillet peut être représentée par un feuillet de graphène
enroulé sur lui-même et fermé à ses deux extrémités par une
demi-sphère. La façon dont le feuillet de graphène est replié sur
lui-même définit un paramètre, appelé hélicité, qui fixe la structure du nanotube. L'hélicité permet de caractériser les différents types de nanotubes existants.
Enroulement
L'enroulement consiste à superposer deux hexagones du feuillet de
graphène. C'est le choix de ces deux hexagones qui va déterminer le
diamètre du nanotube ainsi que son hélicité (θ).
Pour définir cette
hélicité, on prend une direction de
référence parallèle à un côté
d’un
hexagone et on mesure l’hélicité comme
l’angle entre l’axe du cylindre
formé et cette direction de référence. De ce fait,
l’angle θ varie de 0
à 30° compte tenu de la symétrie du réseau
hexagonal. Cet angle permet
donc de classer les nanotubes de carbone en différentes familles
selon
leur hélicité. On obtient deux grandes familles de
nanotubes : les
nanotubes chiraux et les nanotubes non chiraux.
Les nanotubes non
chiraux sont ceux dont les hexagones de la partie supérieure du
cylindre ont la même orientation que ceux de la partie inférieure. Dans
ce cas lorsque θ vaut 30° on a un tube dit « chaise » et quand θ vaut
0° on a un tube dit « zig zag ». Lorsque les orientations des hexagones
sont différentes (les rangées d’hexagones des parties supérieure et
inférieure font entre elles un angle de valeur 2 θ) on a des tubes
chiraux qui forment une vis d’Archimède.
Extrémités
On obtient ainsi un tube ouvert à ses deux
extrémités, il reste donc à le fermer. Pour cela
il faut introduire des défauts de courbure dans le plan de graphène, il s'agit ici de pentagones.
Ces pentagones introduisent une courbure de
112° dans le feuillet et les lois mathématiques d'Euler
montrent qu'il faut un minimum de 12 pentagones pour fermer le feuillet
(soit 6 pentagones à chaque extrémité du tube).
Les études montrent que
la molécule de C60 contient justement 12 pentagones et 20
hexagones : il s'agit donc de la plus petite fullerène
possible. Cependant, alors qu'une distribution théorique
régulière de
ces pentagones donne une forme hémisphérique, on observe
le plus
souvent une pointe de forme conique.
On a donc montré que le nanotube de
carbone est formé avec un
feuillet de graphène auquel on a ajouté de la courbure
simple pour
rouler ce feuillet sur lui-même et des défauts de
topologie pour fermer ses extrémités. Un nanotube a un
diamètre compris entre 1 et 10 nanomètres pour une
longueur de plusieurs micromètres et est de ce fait un objet de
taille moléculaire et possédant un caractère
monodimensionnel. (L'une des dimensions est bien plus grande que les
deux autres, ici la longueur face au diamètre).
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