La Nanotechnologie
est l'ensemble
des techniques visant à produire, manipuler, et mettre en
œuvre des objets et des matériaux à
l'échelle du nanomètre, soit 10-9
mètre "echelle de
grandeur". Plus
précisement, on considère qu'une technique
relève
des nanotechnologies si elle manipule des objets dont la taille se
situe entre 1 et 100 nanomètres. Il s'agit donc de manipuler
directement des molécules voire des atomes. Dans
l'état
actuel de la technique, l'un des principaux instruments pour manipuler
directement ce type de particule est le microscope à effet
tunnel.
Le physicien
Richard Feynman, prix
Nobel de physique en 1965, est considéré comme le
fondateur de cette discipline. Son intervention devant l'American
Physical Society le 29 décembre 1959, intitulée « There
is Plenty of Room at the Bottom »
(il y a beaucoup d'espace en bas), est restée
célèbre. Il y explique, sous forme d'une
expérience de pensée, quels sont les enjeux
technologiques de la miniaturisation, en prenant pour objectif
l'écriture de l'intégralité des 24
volumes de
l'Encyclopædia Britannica sur une tête
d'épingle.
Les premières
expérimentations ont pu avoir lieu grâce aux
possibilités offertes par le microscope à effet
tunnel et
le microscope à force atomique, permettant de
déplacer
les atomes un par un.
On
note deux approches différentes de cette
technologie :
A) Top-down
: De haut en bas. On va
miniaturiser des dispositifs, des structures jusqu'à
l’échelle nanométrique. C’est
plutôt de
cette façon que les technologies se sont
débrouillées jusqu'à
aujourd’hui, en
particulier dans le domaine de l’électronique
où la
miniaturisation est prépondérante.
B) Bottom-up
: De bas en Haut. On va partir d’une
structure nanométrique comme une molécule, pour
obtenir
le dispositif voulu, plus grand que la structure initiale, par
assemblage ou auto-assemblage. Cette approche,
considérée
par certains comme la " seule et vraie " nanotechnologie, devrait
permettre un contrôle extrêmement précis
de la
matière. C’est de cette façon que
l’on va
s’affranchir des limitations de la miniaturisation, notamment
dans le domaine de l’électronique.
L’étape ultime de la Nanotechnologie
Bottom-Up est
appelée la "nanotechnologie moléculaire", ou
"fabrication
moléculaire" et a été mis en
perspective par le
chercheur K. Eric Drexler. Elle théorise de
véritables
usines moléculaires, capables de créer
n’importe
quel matériau par assemblage précis,
contrôlé et exponentiel d’atomes et de
molécules. Quand on réalise que la
totalité de
notre environnement perceptible est constitué comme un
alphabet,
par un nombre limité de constituants différents
(atomes),
qui selon leur agencement, peuvent donner des créations
aussi
divers, que l’eau, le diamant, ou l’os, on
entrevoie
aisément le potentiel quasi-illimité offert par
la
fabrication moléculaire.
Des partisans de la vision plus conservative des
Nanotechnologies contestent la faisabilité de la fabrication
moléculaire, et se heurtent ainsi à la vision
à
long terme d’Eric Drexler, le pilier de la théorie
sur la
fabrication moléculaire. On peut qualifier cette dissension
de
Nano schisme, même si la majorité des chercheurs
s’accorde à dire qu’à
maturité
d’un développement positif, les nanotechnologies
devraient
améliorer très significativement les conditions
de vie
sur terre (et dans l’espace) pour l’ensemble de la
population.
De nombreux
enjeux en découlent :
- nanomatériaux, par exemple les
nanotubes ;
- nanomachines et nanorobots ;
- nouveaux microprocesseurs ;
- nanobiologies et nanobiotechnologies ;
- nanomédecin ;
- nanomédecine.
Perspectives:
De nos jours, on cherche à
réaliser la
« promesse » de Richard Feynman qui concerne la
banalisation des nanotechnologies pour le XIXe siècle. Pour
se
faire, il n’est pas seulement nécessaire de faire
des
progrès dans la recherche, mais il est également
nécessaire que de grands secteurs industriels y voient une
nécessité économique. Son apport
potentiel aux
technologies commerciales, de la micro-électronique aux
soins de
santé, est révolutionnaire.
Il y a quelque chose d’ultime
dans les
nanotechnologies : la matière est manipulée
à son
niveau le plus élémentaire : l’atome.
Les
nanotechnologies sont une étape logique,
inéluctable du
progrès humain.
Plus qu’un progrès technologique circonscrit,
c’est
un nouvel "age" qui est en train de naître avec la
maîtrise
nanotechnologique. Les domaines d’applications seront
multiples ;
de la crème solaire aux nano robots réparateurs
de
cellules. Voici une liste non exhaustive des principaux domaines qui
seront affectés par les nanotechnologies :
-Les matériaux : de nouveaux
matériaux, plus
durs, plus résistants, plus légers et moins
coûteux.
-L’électronique : des
composants
électroniques toujours plus petits, permettant des
calculateurs
toujours plus puissants.
-Les énergies : avec par exemple un
décuplement du potentiel des énergies solaires.
-La Santé et les nanobiotechnologies:
tant du point
de vue de la prévention, du diagnostique et du traitement.
Par
exemple, des sondes nanoscopiques pourront en permanence surveiller
notre état de santé, de nouveaux outils pourront
permettre l’élaboration de traitements contre des
maladies
génétiques, des marqueurs pourront
détecter et
détruire une à une des cellules
cancéreuses etc
etc….
De ces larges domaines, découlera un
impact sur un
vaste spectre d’industries, telles les
cosmétiques, les
pharmaceutiques, l’automobile,
l’électroménager,
l’hygiène, le
bâtiment, la communication, la
sécurité, la
conquête spatiale…. L’environnement
également, bénéficiera à
terme
d’énergies plus propres, plus économes,
et de
matériaux moins polluants.
Bref, de très nombreux aspects de notre vie quotidienne
seront
d’une manière ou d’une autre
affectés par la
maîtrise des Nanotechnologies, car les Nanotechnologies vont
permettre de faire mieux, avec moins.
Ainsi on peut se procurer des raquettes de tennis plus
résistantes et légères car
composées en
parties de nanotubes de carbone, ou encore des cosmétiques
contenant des nano particules assurant une meilleure
pénétration de l’épiderme.
Mais on est
encore loin de l’ère nanotechnologique qui
envahira notre
quotidien. Quand la révolution aura-t-elle lieu ? Quand
bénéficierons nous massivement des
progrès des
Nanotechnologies ? Les estimations varient. Les extrêmes vont
de
2010 à 2040, avec progressivement, un
développement de
l’approche de bas en haut pour aboutir à la
fabrication
moléculaire si cette théorie peut être
mise en
pratique sans obstacle majeur.
Au cours des dernières décennies, de
nouveaux
outils physiques et théoriques ont permis à des
physiciens, chimistes et biologistes, aux préoccupations
différentes, d'arriver au même point: un point
d'un
millionième de millimètre. Tous ces scientifiques
commencent à manipuler des molécules
isolées et
à exploiter leurs propriétés. Les
possibilités de partage de compétences et de
méthodes, à l'instar des possibilités
de recherche
commune, semblent illimitées. Le financement public de la
recherche jouera également un rôle essentiel dans
le
développement de la nanoscience européenne.
Des partisans de la vision plus conservative des Nanotechnologies
contestent la faisabilité de la fabrication
moléculaire,
et se heurtent ainsi à la vision à long terme
d’Eric Drexler, le pilier de la théorie sur la
fabrication
moléculaire. On peut qualifier cette dissension de Nano
schisme,
même si la majorité des chercheurs
s’accorde
à dire qu’à maturité
d’un
développement positif, les nanotechnologies devraient
améliorer très significativement les conditions
de vie
sur terre (et dans l’espace) pour l’ensemble de la
population.
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